PLASTIQUES ET COMPOSITES DANS LES VEHICULES RENAULT
Après que la Division du Matériel Ferroviaire en eut exécuté l'étude préliminaire, la S.N.C.F. a demandé, en décembre 1956, à la Régie Nationale des Usines Renault, dentreprendre létude définitive et la construction de 10 autorails panoramiques de 800 ch. Le premier de ces autorails est sorti de l'usine de CHOISY-LE-ROI début février 1959
L'autorail
panoramique est né du désir de la SNCF de posséder un
engin destiné plut spécialement à la desserte des régions
touristiques, et suffisamment puissant pour qu'il soit possible
de lui adjoindre des remorques.
Ce désir a conduit à la conception d'un autorail dans lequel
(voir figure 1) les deux compartiments d'extrémité (voir figure
2), situés au niveau habituel, sont destinés aux voyageurs de
2e classe, la partie centrale est divisée en deux étages :.au
niveau inférieur est placée toute l'installation motrice et un
compartiment à bagages; au niveau supérieur se trouve un
compartiment que la SNCF désirait aussi important et spacieux
que possible et qui devait offrir aux voyageurs de la classe
supérieure une vue < panoramique > étendue (voir figure
3).
Fig. 1
La charpente de caisse est constituée de deux poutres latérales en acier, calculées pour supporter toutes les charges et réunies entre elles par des traverses supportant les planchers.
Le
revêtement extérieur de la caisse est réalisé en tôle
daluminium AG1 de 1,5 mm dépaisseur sauf pour les
panneaux comportant des emboutis dencadrement de baie qui
sont en AG5 de 2 mm.
Les panneaux sont fixés sur la charpente, sans aucune vis
apparente, en utilisant un procédé nouveau (brevet Renault)
Raisons d'emploi du plastique
Pour
la première fois, à notre connaissance, le plastique a été
utilisé pour la construction d'éléments très importants de
caisse, à savoir le dôme panoramique et les deux extrémités
de caisse.
Parlons d'abord des raisons qui nous ont conduits à utiliser
cette technique nouvelle.
Pour le dôme panoramique, nous avons dit que les glaces devaient
rester claires par tous les temps; ceci a conduit à l'emploi de
vitres chauffantes dont nous parlerons en détail plus loin.
Conjointement, par souci d'esthétique, la S.N.C.F. a désiré
donner à ces vitres des formes galbées; il en résultait, non
seulement de très grosses difficultés pour les réaliser, mais
aussi pour construire avec une précision suffisante les
encadrements qui devaient les recevoir.
L'emploi
du plastique a permis d'éliminer complètement les écarts de
cotes de ce support et par voie de conséquence il a été
possible d'accorder aux Glaceries de Boussois les tolérances
suffisamment larges dont elles avaient absolument besoin pour
pouvoir réaliser les glaces bombées que nous leur demandions.
En ce qui concerne les extrémités, ce sont des considérations
analogues qui ont conduit également à l'emploi du plastique,
quoique les glaces de cette partie de l'autorail aient une forme
un peu moins tourmentée que celles du dôme. L'emploi du
plastique était rendu intéressant par ailleurs par le fait que
de nombreux motifs normalement surajoutés à la carrosserie,
comme les buses de phares et l'écusson S.N.C.F, pouvaient être
directement incorporés à la pièce.
Ajoutons encore que l'emploi du plastique dans la construction
est également très favorable au point de vue insonorisation;
parce qu'il supprime toute peinture aussi bien intérieure
qu'extérieure.
Nous signalons d'abord, en les groupant, les divers emplois du plastique dans les pièces d'aménagement :
Cet article est extrait du Bulletin Technique des agents de maîtrise et techniciens de Renault N°46 juin 1959, numéro spécial consacré entièrement à lAutorail Panoramique avec les commentaires de P. Segard, chef des études de la Division Matériel Ferroviaire de Renault. (Archives PR)
Consultez l'historique de l'emploi des plastiques dans les autorails.